photo Eric Kayihura
Devant le juge du tribunal de grande instance de Nyarugenge dans la ville de Kigali, 4 avocats plus un traducteur se tiennent debout devant la barre: Me Stephan Bourgon et Me Jean Bosco Kazungu, avocats de la famille du Gén. Maj.dissident congolais Laurent Nkunda sont à côté de deux mandataires de l’état à savoir Me Epimaque Rubango et Me Emmanuel Butare.
Maitre Kazungu(photo Eric Kayihura)
Le débat contradictoire sur qui doit comparaître a dominé la séance de ce mardi. Les deux mandataires de l’Etat ont dénoncé déjà un vice de procédure : «Pourquoi avons- nous été appelés dans un procès à caractère pénal et dans lequel le plaignant a accusé le gouvernement du Rwanda et non l’Etat rwandais? demandent-ils au juge.
En effet selon eux, le gouvernement du Rwanda n’est jamais représenté par les mandataires de l’Etat. Ceux-ci ne représentent que l’état et non le gouvernement !
Maitre Stephan Bourgon(photo Eric Kayihura)
Les avocats de la famille de Laurent Nkunda expliquent que ni l’état-major rwandais, ni le procureur général, ni le procureur militaire, ni le ministère rwandais de la justice, ni celui des affaires étrangères, ni la police n’ont voulu indiquer à ces avocats l’endroit où serait détenu Nkunda ; Pourquoi il est détenu , ni pourquoi il n’apparait pas devant la justice.
«Personne ne peut être arbitrairement détenu et privé de liberté, et c’est le gouvernement rwandais qui doit indiquer celui qui en est l’auteur», ont souligné les deux avocats.
Me Stephan rappelle que le président de la République du Rwanda Paul Kagame a publiquement annoncé à la presse que c’est le gouvernement rwandais qui détient Laurent Nkunda et qu’il allait l’ extrader vers la RDcongo.
Pour lui «le gouvernement rwandais est indivisible»
Le procès est classé sous le numéro « RPD 0001 Nyarugenge » et la lettre
« D» signifierait « Detention ». Ce qui amène le caractère pénal du procès.
L’avocat de la famille Nkunda Me Stephan a saisi le tribunal de grande instance de Nyarugenge vendredi dernier (6mars) .Il affirme ne pas connaître l’identité de celui qui détient légalement ou illégalement son client. Mardi, il a dominé d’ajouter dans sa plainte deux autorités qui seraient impliquées dans cette affaire à savoir le chef d’état-major de l’armée rwandaise James Kabarebe et la ministre rwandaise des affaires étrangères Mme Rosemary Museminari.
Le procès a été largement suivi par la presse et les hommes de droit tandis que la décision du tribunal est attendue demain mercredi à 15 heures locales.